English translation:
I had discovered Ben CRAVEN in 2011 with GREAT & TERRIBLE POTIONS, his formidable second album, a master stroke of an ambitious and worked progressive rock (with a bonus cover signed by Roger DEAN). He had already published, confidentially and under another name, TWO FALSE IDOLS in 2006 (then a remixed version in 2012), clearly less interesting. Five years later Freyja DEAN had succeeded her father to illustrate the next one, LAST CHANCE TO HEAR, still of high quality, perhaps slightly less striking. We now find her her design again for this MONSTERS FROM THE ID, which is thus the fourth studio album of the Australian… (I don’t count some collaborations or live).
I introduced the illustrator, and the musicians? No need, there are none, except for Ben CRAVEN, on guitar and and vocals, as well as keyboards, orchestrations and programming, as for his previous albums. Don’t worry, he masters it all to perfection, and we have the the impression of hearing a real band. And there, surprise! MONSTERS FROM THE ID is is made of two long suites of 20 minutes (yes! like on a vinyl) with symphonic ambition.
First side: Die Before You Wake. Attack symphonic attack, a la Hans ZIMMER or John BARRY (influences claimed by Ben CRAVEN), with a bolero rise, viril choirs manly choruses, orchestration becoming densifying progressively denser, fast violins, percussion. In just barely 2 minutes, the tone is given, a little heavily though. A a childish waltz makes three small turns to the whole, and the orchestra starts again, this time to support the guitar in solo. The vocal theme arrives, allowing to appreciate the voice of Ben CRAVEN, in nuances, on an inspired melody, perfectly highlighted by the orchestration. The bass rumbles in the drums do the job, in a group effect. A short solo of guitar allows the transition, in an air passage, in suspension. A keyboard subtly gliding prolongs the flight, then the guitar, absolutely magnificent. At the halfway through the piece, the orchestra takes in hand(s), punctuated by various relevant interventions (a piano, a bass, a synth…). It is varied enough to maintain the attention, and coherent enough not to lose it. There is in the orchestral swerves a little bit like The Enemy God Dances With The Black Spirits (Prokofiev in EMERSON, LAKE & PALMER). Return to the vocal theme, then lull in acoustic guitar and piano. Piano and guitar in slide, escaped from PINK FLOYD, and again a superb solo to finish, before the crescendo of the bolero and of the chorus. The initial heaviness is quickly forgotten, so much the development is balanced, in a remarkably thought construction, until the coda.
Second side: Amnis Flows Aeternum. In contrast, a swinging and an acoustic guitar and an acoustic guitar evoke PINK FLOYD or DIRE STRAITS. The orchestra approaches, harp included, in majestic slowness, guitar in lead, one can also think of THE ENID. Acceleration and change of theme, light effect of zither. Ben CRAVEN is masterly on the six strings, with an inspired restraint. Themes and moods follow one another in a smooth continuity. The song enters in scene late, in the bend of an orchestral rise. Something reminds me here of CAMEL from STATIONARY TRAVELLER, which is not to my displeasure. I like it. Middle break, slow, slide and synth, in floydian mode, enriched by the bass and a beautiful programming of drums. We find then some carmina buranian choirs, but without excess, to announce the return of the vocal melody. The affair ends in a similar way to the first side, guitar solo, then orchestral coda powerful orchestral coda (a little less coherent here). I was a bit circumspect at the beginning, in front of a rather thunderous approach. The doubts faded well with the listening. as the listening went on.
Ben CRAVEN has succeeded in proposing an ambitious, but accessible work. For each of the two suites, a vocal theme serves as a thread (this could be a criticism: there are only two vocal themes on the whole disc), embedded in instrumental themes, diverse and varied, assembled in a continuity without hitch. And if the cinematographic aspect of the orchestrations can sometimes seem to lacking in finesse, they are nonetheless of a very great richness, participating in the creation of atmospheres that highlight and link the musical themes. The bar has been set voluntarily high, and the objective is achieved, with talent.
The Cd proposes in addition four “single edit” extracted from the two compositions (in fact the two vocal themes, which constitute in themselves songs, and two instrumental passages, which makes a posteriori emphasize the work of construction and of the two suites), as well as a DVD containing a 5.1 version of the version of the album and videos.
(****½) Pierre SIGALAS
Original French:
J’avais découvert Ben CRAVEN en 2011 avec GREAT & TERRIBLE POTIONS, son formidable deuxième album, coup de maître, d’un rock progressif ambitieux et travaillé (avec en prime une pochette signée Roger DEAN). Il avait déjà publié, confidentiellement et sous un autre nom, TWO FALSE IDOLS en 2006 (puis une version remixée en 2012), nettement moins intéressant. Cinq ans plus tard
Freyja DEAN avait succédé à son père pour illustrer le suivant, LAST CHANCE TO HEAR, de haute facture encore, peut-être légèrement moins marquant. On retrouve maintenant son design pour ce
MONSTERS FROM THE ID, qui est ainsi le quatrième album studio de l’australien…
(Je ne compte pas quelques collaborations ou live). J’ai présenté l’illustratrice, et les musiciens? Pas la peine, il n’y en a pas, hormis Ben CRAVEN, à la guitare et au chant, ainsi qu’aux claviers, orchestrations et programmations, comme pour ses précédents opus. Pas d’inquiétude, il
maîtrise tout cela à la perfection, et on a l’impression d’entendre un vrai groupe. Et là, surprise! : MONSTERS FROM THE ID est constitué de deux longues suites de 20 minutes (oui! comme sur un vinyle) à l’ambition symphonique revendiquée. Première face: Die Before You Wake. Attaque symphonique, à la Hans ZIMMER ou John BARRY (influences revendiquées par Ben CRAVEN), avec ontée en boléro, chœurs virils, orchestration se densifiant progressivement, violons véloces, percussions percutantes. En à peine 2 minutes, le ton est donné, un peu lourdement quand même. Une valse enfantine fait trois petits tours pour alléger le tout, et l’orchestre repart, cette fois pour soutenir la guitare en solo. Le thème vocal arrive, permettant d’apprécier la voix de Ben CRAVEN, en
nuances, sur une mélodie inspirée, parfaitement mise en relief par l’orchestration. La basse gronde en soubassement, la batterie fait le job, dans un effet de groupe. Un court solo de guitare permet la transition, dans un passage aérien, en suspension. Un clavier subtilement planant prolonge l’envol, puis la guitare, absolument magnifique. À la mi-parcours l’orchestre reprend les affaires en main(s), ponctuées par diverses interventions pertinentes (un piano, une basse, un synthé…). C’est suffisamment varié pour maintenir l’attention, et suffisamment cohérent, pour ne pas la perdre. Il y a dans les embardées orchestrales un petit côté The Enemy God Dances With The Black Spirits
(Prokofiev en version EMERSON, LAKE & PALMER). Retour au thème vocal, puis accalmie en guitare acoustique et piano. Piano et guitare en slide, échappés de PINK FLOYD, et encore un superbe solo
pour finir, avant le crescendo du boléro et des chœurs. La lourdeur initiale est vite oubliée, tant le développement est équilibré, dans une construction remarquablement pensée, jusqu’à la coda. Deuxième face : Amnis Flows Aeternum. En contraste, un balancement et une guitare acoustique évoquent PINK FLOYD ou DIRE STRAITS. L’orchestre approche, harpe comprise, en majestueuse lenteur, guitare en lead, on peut aussi penser à THE ENID. Accélération et changement de thème,
léger effet de cithare. Ben CRAVEN est magistral à la six cordes, d’une retenue inspirée. Les thèmes et les ambiances se succèdent en une continuité sans heurts. Le chant entre en scène tardivement, au détour d’une montée orchestrale. Quelque chose me fait ici penser au CAMEL de STATIONARY TRAVELLER, ce qui n’est pas pour me déplaire. Break médian, lent, slide et synthé, en mode floydien, enrichi par la basse et une belle programmation de batterie. On retrouve ensuite des
chœurs carmina buraniens, mais sans excès, pour annoncer le retour de la mélodie vocale. L’affaire s’achève de manière similaire à la première face, solo de guitare, puis coda orchestrale puissante (un peu moins cohérente ici). J’étais un peu circonspect au début, devant une approche un peu tonitruante. Les doutes se sont bien estompés au fur et à mesure de l’écoute. Ben CRAVEN a
réussi le pari de proposer une œuvre ambitieuse, mais abordable. Pour chacune des deux suites, un thème vocal sert de fil conducteur (ce pourrait d’ailleurs être une critique : il n’y a que deux thèmes vocaux sur l’ensemble du disque), enserré dans des thèmes instrumentaux, divers et variés, assemblés dans une continuité sans accrocs. Et si l’aspect cinématographique des orchestrations peut parfois sembler manquer de finesse, elles n’en restent pas moins d’une très grande richesse,
participant à créer des atmosphères mettant en valeur et reliant les thèmes musicaux. La barre a été placée volontairement haut, et l’objectif est atteint, avec talent. Le Cd propose en plus
quatre « single edit » extraits des deux compositions (en fait les deux thèmes vocaux, qui constituent en eux-mêmes des chansons, et deux passages instrumentaux, ce qui fait a posteriori ressortir encore le travail de construction et de mise en cohérence des deux suites), ainsi
qu’un Dvd contenant une version en 5.1 de l’album et des vidéos.
(****½) Pierre SIGALAS