https://www.dragonjazz.com/progrock5_22.htm
English translation via Google
Ben Craven is undoubtedly one of the most brilliant incarnations of the Australian progressive scene today. It was on August 15, 2011 that his second album Great And Terrible Potions revealed to a wide audience this singer, composer and multi-instrumentalist based in Brisbane. Under an unforgettable cover illustrated by Roger Dean, who also signed Ben Craven’s logo, this repertoire presented some of the most original music, a harmonious blend of soundtracks with remarkable orchestrations and progressive pieces in the pure tradition of the great bands of the 70s. (Yes, Emerson Lake & Palmer, Pink Floyd). In 2016, the excellent Last Chance To Hear continued this upward phase with longer tracks and richer instrumental developments. One of the titles (Critical Mass Part 2) was voted best instrumental piece at the Australian Independent Music Awards in 2019.
This time again, five years will have been necessary for this meticulous and perfectionist artist, including six months of confinement in his studio, to deliver Monsters From The Id to us., a Freudian dive into the depths of a human unconscious with powers increased tenfold by technology. This theme had been in the making in the mind of the musician since his discovery of the film Forbidden Planet (Fred McLeod Wilcox, 1956) an American science fiction classic which inspired the title of the album. The health crisis, particularly strict measures and confinement in this region of the world, will have strongly marked the dark and pessimistic subject of the work. The two epic pieces of about twenty minutes which constitute the framework, are, in this format, an undisguised tribute to Mike Oldfield. The ingenious division of each of these two pieces (no less than 12 parts for the second) makes it possible both to make their development more fluid, to polarize the attention and to fascinate the audience.
Monsters From The Id will delight connoisseurs of symphonic prog music and fans of contemporary film music. Die Before You Wakestarts with an orchestration of a powerful dramatic intensity supported by choirs worthy of Carl Orff or Basil Poledouris, and which are soon joined by Ben Craven’s electric guitars then his suave and poignant vocals. Now, the melody is queen, lulled by languorous guitar solos and crystalline layers of keyboards. On an orchestral transition, the musician takes us on one of those instrumental flights that Tony Banks and Rick Wakeman once filled us with. The piece closes with an atmospheric sequence which, like its ethereal piano and a high-placed slide guitar, irresistibly evokes the world of Pink Floyd. If the texts of this first piece show an excessive epicureanism to which humanity abandons itself, Amnis Flows Aeternumpoints, as for him, to a blind faith in false divinities. A Hacketian acoustic guitar introduces this second track, and opens with a theme bathed in an atmosphere that could bring to mind famous scores by John Barry or even the theme of Twin Peaks (A. Badalamenti). Then, we are truly gripped by a music with a more complex development and close to the register of Emerson Lake & Palmer, a luxuriant instrumentation, where the changes are carried by a more powerful rhythmic section. The vocals, although more subdued, remain equally charged with emotion, and the melodic level is still intact. A Homeric electric guitar solo precedes the formidable final crescendo.
In an elegant digipack, this album, nicely illustrated on the cover by Freyja Dean (Roger’s daughter), includes a DVD containing the repertoire in 5.1 DTS version and the singles on video. Ben Craven’s most accomplished work to date, this opus will be a milestone in the history of progressive rock. Altaira , a third more peaceful and sentimental title, initially planned here then abandoned for reasons of duration, will be integrated into an upcoming sequel to the album. Finally, Ben is also advancing on a collaboration with keyboardist Tim Bennetts, the two musicians having found a creative complicity worthy of the David Gilmour/Richard Wright duo. So many projects to follow closely. [4½/5]
[ Chronicle of Michel Linker ]
Original French
Ben Craven : Monsters From The Id (Indépendant), Australie, 6 mai 2022
Ben Craven : Monsters From The Id
Ben Craven (chant, tous les instruments, orchestrations et arrangements)
1. Die Before You Wake (19:32) – 2. Amnis Flows Aeternum (19:11) – Bonus tracks : 3. Die Before You Wake (Single Edit) (4:57) – 4. Wicked Delights (Single Edit) (2:40)- 5. Guilding Voice (Single Edit) (3:31) – 6. Amnis Flows Aeternum (Single Edit) (4:51)
Ben Craven : Monsters From The Id (digipack)
Ben Craven est indubitablement aujourd’hui l’une des plus brillantes incarnations de la scène progressive australienne. C’est le 15 août 2011 que son second album Great And Terrible Potions révéla à un large public ce chanteur, compositeur et multi instrumentiste basé à Brisbane. Sous une inoubliable pochette illustrée par Roger Dean, qui signa en outre le logo de Ben Craven, ce répertoire présentait une musique des plus originales, un harmonieux amalgame entre bandes sonores aux orchestrations remarquables et pièces progressives dans la pure tradition des grandes formations des années 70 (Yes, Emerson Lake & Palmer, Pink Floyd). En 2016, l’excellent Last Chance To Hear poursuivait cette phase ascensionnelle par des plages plus longues et des développements instrumentaux plus riches. L’un des titres (Critical Mass Part 2) fut élu meilleure pièce instrumentale aux Australian Independant Music Awards en 2019.
Cette fois encore, cinq années auront été nécessaires à cet artiste méticuleux et perfectionniste, dont six mois d’enfermement dans son studio, pour nous livrer Monsters From The Id, une plongée freudienne dans les tréfonds d’un inconscient humain aux pouvoirs décuplés par la technologie. Ce thème était en gestation dans l’esprit du musicien depuis sa découverte du film Planète Interdite (Fred McLeod Wilcox, 1956) un classique de la science-fiction américaine qui inspira le titre de l’album. La crise sanitaire, des mesures et un confinement particulièrement strict dans cette région du monde, auront fortement marqué le propos sombre et pessimiste de l’œuvre. Les deux pièces épiques d’une vingtaine de minutes qui en constituent l’ossature, sont, dans ce format, un hommage non dissimulé à Mike Oldfield. Le découpage ingénieux de chacun de ces deux morceaux (pas moins de 12 parties pour le second) permet à la fois d’en fluidifier le développement, de polariser l’attention et de passionner l’écoute au fil d’une riche diversité de paysages sonores et d’ambiances.
Monsters From The Id ravira de concert les amateurs avertis de prog symphonique et les passionnés de musiques de cinéma contemporaines. Die Before You Wake démarre sur une orchestration d’une puissante intensité dramatique appuyée par des chœurs dignes de Carl Orff ou de Basil Poledouris, et que rejoignent bientôt les guitares électriques de Ben Craven puis son chant suave et poignant. A présent, la mélodie est reine, bercée par de langoureux solos de guitare et de nappes cristallines de claviers. Sur une transition orchestrale, le musicien nous embarque dans une de ces envolées instrumentales dont nous comblèrent jadis Tony Banks et Rick Wakeman. La pièce se referme sur une séquence atmosphérique qui, à l’instar de son piano éthéré et d’une guitare slide haut placée, évoque irrésistiblement l’univers de Pink Floyd. Si les textes de ce premier morceau font état d’un épicurisme excessif auquel s’abandonne l’humanité, Amnis Flows Aeternum pointe, quant à lui, une foi aveugle en de fausses divinités. Une guitare acoustique hackétienne introduit cette seconde plage, et ouvre sur un thème baigné dans un climat pouvant faire penser à de célèbres partitions de John Barry ou encore au thème de Twin Peaks (A. Badalamenti). Puis, nous sommes véritablement empoignés par une musique au développement plus complexe et proche du registre d’Emerson Lake & Palmer, une instrumentation luxuriante, où les changements sont portés par une section rythmique plus puissante. Le chant, bien que plus effacé, reste tout autant chargé d’émotion, et le niveau mélodique est toujours intact. Un homérique solo de guitare électrique précède le formidable crescendo final. Les quatre titres bonus suivants sont à la fois des reprises des thèmes forts des deux pièces précitées et des chansons indépendantes, dans un format court de type « radio ».
Dans un élégant digipack, cet album joliment illustré en couverture par Freyja Dean (fille de Roger), intègre un dvd reprenant le répertoire en version 5.1 DTS et les singles en vidéo. Oeuvre à ce jour la plus aboutie de Ben Craven, cet opus fera date dans l’histoire du rock progressif. Altaira, un troisième titre plus apaisé et empreint de sentimentalisme, initialement prévu ici puis abandonné pour des raisons de durée, sera intégré à une suite prochaine de l’album. Enfin, Ben avance également sur une collaboration avec le claviériste Tim Bennetts, les deux musiciens s’étant trouvé une complicité créative digne du duo David Gilmour/Richard Wright. Autant de projets à suivre de près. [4½/5]
[ Chronique de Michel Linker ]